Grand Absent Charles Ateba Eyene, que s’est-il passé pour que si vite tu te retrouves là-bas dans l’ombre ? Pour arriver là où désormais tu reposes, personne ne t’a vu aller, personne ne l’a pressenti, même en rêver, personne, y compris toi-même. Compatriote Charles Ateba, ta fin soudaine telle une fosse sceptique brusquement ouverte répand l’abject, le difficilement acceptable et des fleuves pérennes de questions qui devant l’impuissance humaine restent encore sans réponse.
Charles Ateba, à partir d’un cercle pourri, d’un cercle impur et pervers, tu défendais à ta manière ta patrie ; tu portais avec un grand enthousiasme et une ferveur particulière ton chaînon de la lourde et longue chaîne nationale.
Compatriote Charles Ateba Eyene, sous l’Arbre-RDPC que tu aimais trop et en faisait ta maison, sous cet Arbre où tu as grandi, sous cet arbre où tu as été nourri et t’es nourri, tu avais pris conscience du mal que nombre de ses serviteurs zélés faisaient au pays et par amour pour cet Arbre et ton peuple tu as voulu le redresser.
Compatriote, sous cet Arbre où une fois nanti d’armes critiques et développant un courage de lion, tu as cru utile de combattre à ta manière les puissantes forces sataniques qui depuis nos indépendances truquées ont trahi et avili notre peuple.
Dans un article du 27 aout 2013 je disais ceci de toi :
« Charles Ateba est une Intelligence qui s’est placée du côté où ne viendra jamais le salut de son peuple […] Il était un étudiant très discipliné et studieux. Son succès viendrait en grande partie de la grande capacité à se discipliner, à s’imposer de contraintes et de sacrifices personnels constants. »
Je savais pertinemment qu’on ne cherche pas à changer mordicus de l’intérieur un régime cruel néocolonial comme celui où tu as servi sans être sévèrement puni.
Au début l’on croit que tu blagues. Mais plus loin devant quand tu te fais sérieux, alors, les profiteurs à la bassesse infrahumaine ou animale menacent, et quand tenace tu restes, d’une manière ou d’une autre ils te happent.
Grand Absent Charles Ateba Eyene, les forces que tu combattais sont de bons rancuniers, de grands intolérants, des Satanés incarnés. Ils ne savent pas pardonner, rejettent les critiques dérangeantes, y compris celles qui menant au grand salut national altéreraient leurs intérêts égoïstes et sordides.
Compatriote Charles Ateba, dans un autre article à toi (malgré son ton récriminant) je le finissais en te disant ceci et du fond de la pureté de mon âme :
« Ne nous trompons pas ; en tant que Camerounais, Africains, nous sommes tous appelés à un moment de reconnaître nos faux pas, de nous corriger, de nous repentir, de nous réconcilier, de taire nos oppositions pour être de sublimes maçons de la société à notre époque. »
Oui, c’est ce fairplay-ci qui manque aux acteurs d’ombre qui ont été avec toi et en qui tu as d’abord cru et fait confiance. Hélas ! Mais tu n’es pas venu et reparti en vain. Tu as fait ce que tu aimais avec passion, courage et consistance.
Compatriote Charles Ateba Eyene, tu n’as pas été un saint en ce monde où nous arrivons portant déjà des legs et ensuite amassons ceux des sociétés qui nous portent, certes.
Mais sache, O Charles Ateba, qu’il y aura après toi des dizaines, des centaines voire des milliers d’Ateba qui courageusement porteront tout ce qui de bien en toi ruisselait, afin que triomphe l’idéal que tu poursuivais.
Charles Ateba Eyene, grand Absent désormais retranché dans l’ombre, que ta disparition vite se convertisse en un grand feu qui brûle et consume très rapidement les forces contre lesquelles tu te battais.
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